Depuis 1880, le niveau moyen des eaux a connu une augmentation significative d’environ 23 centimètres et de 7,5 centimètres au cours des vingt-cinq dernières années. Est ainsi observée une hausse annuelle moyenne de 3,2 millimètres. À cette inquiétante observation s’ajoute une seconde : ce phénomène ne cesse de s’accélérer. Selon le dernier rapport du GIEC, le niveau général des eaux devrait augmenter jusqu’à 30 centimètres en 2050, entre 30 et 77 centimètres d’ici 2100 et enfin jusqu'à 2 mètres d'ici 2300. Les Pays-Bas sont un pays indéniablement menacé par la montée des eaux du fait de leur situation sous le niveau de la mer.

Dans un tel contexte, que deviendrait l’œuvre La Vue de Delft, perçue comme “le
plus beau tableau du monde” par Marcel Proust, si Vermeer l’avait peinte dans un futur certes hypothétique, mais de plus en plus probable ?
L’oeuvre Ver-mer(d*) ! propose deux autres versions du tableau du maître Vermeer, l’une en 2024 et l’autre en 2300 en mettant en lumière les scénarios annoncés par le GIEC. Les seuls changements opérés sont ceux causés par le dérèglement climatique. Très infimes, n’est-ce pas ?

Par ailleurs, l'œuvre se situe au Musée de Mauritshuis à La Haye. Ce musée est financé majoritairement par deux grands groupes : NN Group, une compagnie d’assurance et Lely, spécialisée dans le secteur agricole. Celles-ci font plus largement partie des grands groupes qui sont les principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre et du réchauffement climatique. Leurs intérêts et objectifs ne sont pas nécessairement tournés vers la préservation de l’environnement. Le collectif Vert-mer invite à une certaine réflexion quant aux intérêts écologiques de la part du Musée et de ses mécènes, ceci dans une démarche de développement durable.