Sebastian a dix-huit ans, bien qu'il ait l'air d'un garçon de sept ans. Il est né avec une hydrocéphalie due aux produits agrochimiques auxquels ses parents ont été exposés alors qu'ils gagnaient leur vie en tant que cultivateurs de fleurs à Villa Guerrero, l'une des régions floricoles les plus importantes du Mexique. L'utilisation sans restriction de produits chimiques agricoles au Mexique a entraîné une crise sanitaire silencieuse dans cette zone rurale, non seulement en raison de la grave pollution des sources d'eau et de la détérioration des sols, mais aussi en raison des répercussions toxiques, dégénératives, cancérigènes et mutagènes des pesticides et des engrais sur les personnes et le bétail.

En raison des pesticides organophosphorés et carbamates, jusqu'à 20 % des enfants nés chaque année présentent des malformations congénitales et 12 % des grossesses se soldent par une fausse couche ou un enfant mort-né. Cependant, les autorités locales et le système de santé de Villa Guerrero n'ont toujours pas pris en compte les histoires de handicaps physiques congénitaux, de maladies chroniques, d'amputations de membres et de pertes d'enfants, qui se mêlent à la routine quotidienne et à la vie agricole de la famille.

Depuis des décennies, la région ne répond pas à la demande de centres médicaux spécialisés. La production compétitive de Villa Guerrero est un rouage de l'industrie floricole mondiale, qui pèse des milliards de dollars.