Vous rappelez-vous avoir pris la pose devant un beau paysage ? Un monument historique ou un plat exotique lors de votre dernier voyage ? Quel sentiment avez-vous éprouvé lors de cet instant ? Etiez-vous connecté au présent ? dans la gratification instantanée de l’image ? ou dans le partage d’une émotion forte avec vos amis ?

2021 : pandémie du Covid-19, le rapport aux autres ainsi que sa propre place dans la société sont bouleversés à cause de la distanciation sociale. Plus de retrouvailles ni de rencontres, plus de découvertes ni de voyages, les frontières se renferment mais pas l’envie de s’évader. L’évasion, on la trouve en attendant sur les réseaux sociaux, grâce à ces publications qui nous font rêver, non sans filtres.
Cette période morose amène son lot de questionnement sur nos pratiques du voyage et nous amène sur des chemins parfois contradictoires. On pense à nos derniers voyages avec nostalgie en regardant quelques photos postées sur nos réseaux sociaux et on se demande si on en a assez profité. Une chose est sûre, on savourera les prochains !

Dans leur oeuvre #narcisse2k21, ils critiquent un tourisme égocentré, individualiste voire consumériste. Narcisse, au centre, prend ici la place du touriste, et est obnubilé par ce décors haut en couleurs qu’il voit dans son reflet. Mais ce qu’il perçoit n’est que le reflet “instagrammable” d’une réalité moins enviable : la foule, la pollution, les décors sans filtres, la promptitude des expériences. Ils regrettent que les voyageurs ne perçoivent la beauté de leurs destinations qu’à travers leurs écrans et le succès de leurs publications sur les réseaux sociaux.
Les artistes mettent en scène un tourisme basé sur le paraître et l’image. Cette image doit forcément être méliorative quitte à déformer la réalité. C’est pourquoi l'œuvre se divise en miroir par le centre.
La partie supérieure représente la réalité touristique actuelle tandis que la partie basse symbolise une version améliorée du tourisme, celle que l'on peut voir sur les réseaux sociaux.