Signé, daté en bas à droite A. Roubtzoff, Tunis 1915

Daté en haut au centre en arabe

Tunis sana 1333

18-19-20-21 Dhu Al-Qi’da (Octobre)

Annoté en bas en arabe :

Fâtima / Manoubia

Nous remercions l’Association artistique Alexandre Roubtzoff de nous avoir ouvert l’accès à ses archives.

Collection particulière française, acquis auprès de l'artiste en Tunisie, et resté dans la famille par voie de succession.

Alexandre Roubtzoff peint Fatima et Manoubia durant 4 jours, du 18 au 21 Octobre 1915. La minutie propre à l’artiste, le soin méticuleux apporté aux détails dans son oeuvre perce à travers cette précision qu’il apporte en arabe en haut, au centre, de sa composition. La technique est celle qu’il utilise dans ses premiers temps en Tunisie et jusqu’à la fin de la guerre, une huile sèche, presque a tempera, sur une toile dont le fond est peu travaillé, laissé dans un ton ivoire d’où se détachent les sujets. Les effets colorés des tissus, les plis harmonieux des vêtements, les objets sont soigneusement rapportés et les œuvres sont chargées de mille couleurs.

Lors de ces premiers mois en Tunisie, Alexandre s’intéresse aux paysages tunisiens, à la lumière qui l’émerveille. Peu à peu au cours de 1915, il choisit de peindre l’individu, et particulièrement les femmes tunisiennes. L’accès à celles-ci est mal-aisé dans les pays musulmans où la représentation humaine est sujette à bien des superstitions. Il note ainsi dans son Journal : « Ayant découvert grâce à un guide autorisé Hadj Mansour, une famille arabe, composée surtout de Bédouines qui avaient servi de modèles pour le photographe Lehnert, je commence une série de grandes toiles sur les types et costumes tunisiens ». (P. Dubreucq, Alexandre Roubtzoff, une vie en Tunisie, ACR, 1996, p. 102).

Ses premières oeuvres présentent des scènes de la vie quotidienne telles que la préparation du repas ou le filage de la laine. L’artiste s’attache aux gestes, postures, costumes et tatouages. Ce n’est qu’à partir des années 1920 qu’il se concentrera sur les physionomies et expression au détriment du cadre ou contexte. Certains de ses modèles réapparaissent au fur et à mesure du temps. Ainsi connaît-on un autre double portrait de Fatima et Manoubia, réalisée en 1917, apparue en vente il y a quelques années. Parmi les peintres orientalistes, Alexandre Roubtzoff est celui qui réalisera la plus importante série d’oeuvres sur les femmes tunisiennes.