La Poupée , 1923
30.7 x 42.3 cm (h x w)
Huile sur toile

Tel un pantin surgissant de sa boîte, ou une marionnette dépassant d’un théâtre de carton-pâte, la Poupée de Paul Klee ouvre grand ses bras et écarte ses doigts. Avec sa grande tête et son petit corps, elle semble vouloir nous faire sursauter de surprise. Elle porte une veste boutonnée, un chapeau et des cheveux bouclés. Elle a une bouche en forme de cœur. Ses yeux sont constitués des disques munis de rayons, comme des diagrammes colorés. Ce motif de « roue », se retrouve d’une manière légèrement dissymétrique sur le chapeau, décoré de deux cercles aux rayons irrégulièrement tracés.

Cette poupée est traitée à l’aide de formes simples souvent géométriques. Elle est peinte dans des couleurs sourdes, ocres et brunes. Les couleurs vives relèvent les détails que le peintre souhaite mettre en valeur : boutons et mains jaunes, yeux colorés en rouge, bleu, blanc et noir. Ces couleurs ne sont pas anodines, elles correspondent aux trois primaires auxquelles s’ajoutent le blanc et le noir. Depuis 1919, Paul Klee est professeur dans l’école d’architecture et de design du Bauhaus à Weimar. Il y enseigne au côté de Johannes Itten, chargé de cours sur la couleur et la forme, et de Vassily Kandinsky. Tous deux théorisent les couleurs. Les trois primaires constituent, avec le noir et le blanc, le module base de la plupart des créations abstraites ou géométriques de ces années d’Entre-deux-guerres.

Après avoir découvert, sans s’y rattacher, le cubisme dans les années 1910, Paul Klee a conservé un goût pour la décomposition des formes. Sa Poupée semble le fruit d’un collage de formes sur un fond. A la fois enfantine et effrayante, elle est à l’image de l’univers du peintre, qui oscille sans cesse entre l’angoisse et l’humour. De plus, Klee s’est beaucoup occupé de son fils pendant sa petite enfance. Si les artistes pères au foyer sont rares dans l’histoire de l’art, c’est pourtant le cas du peintre. Félix, fils de Paul et Lily, pianiste, est né en 1907. Comme sa carrière peine à démarrer, c’est surtout Paul qui s’occupe du petit garçon pendant que Lily travaille. Le peintre note tout du développement, des progrès, des maladies de son fils. Cette proximité quotidienne avec son enfant influence durablement ses œuvres. Il aime la spontanéité et la pseudo-maladresse des dessins d’enfants. Il fabrique par ailleurs pour Félix, entre 1916 et 1925, de nombreuses poupées marionnettes en tissus et éléments composites. Ces marionnettes étranges et comiques évoquent aussi d’autres sources d’inspiration : l’art populaire, l’art pariétal préhistorique ou les hiéroglyphes égyptiens.

Exhibited by:

Artify

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